Durant ce dernier week-end de septembre, quelques audiophiles ont pu participé aux écoutes privées organisées dans l’auditorium. Cette fois-ci, l’idée était de confronter deux approches totalement différentes en matière de design d’enceintes.

D’un côté, une jeune marque belge Ilumnia, dont j’avais découvert la colonne à Munich se présentait avec la bibliothèque Vocalis. Et de l’autre, la dernière née de la gamme Kii Audio, la Kii SEVEN, une petite bibliothèque plus domestique et plus accessibles que son ainée la Kii THREE (surtout avec son caisson BXT).

lumnia Magister Novus écoutée au high-end 2024 Munich avec un ampli Vitus et le serveur 432EVO Master

Présentation des combattantes et des systèmes.

Kii Audio SEVEN

il s’agit d’une enceinte « tout en un », une enceinte active connectée, un concept dans l’air du temps qui comprends une amplification, un DAC préampli, une connectivité wifi et bluetooth et un streamer, plutôt devrais-je dire « comprendra » pour la partie connectée, pas encore opérationnelle sur ce modèle de démo.

  • Enceinte active 3 voies / 4 haut-parleurs – tweeter avec guide d’ondes, un medium de 5″ et deux boomers de 6″
  • un ampli et un DAC par HP pour une puissance de 600w
  • une diffusion Cartioïde permettant un gestion du grave sous 120Hz et ainsi une correction des imperfections de la pièce d’écoute
  • Fabrication en aluminium avec une finition blanche ou gris foncé
  • Filtrage numérique avec un DSP
  • Bande passante 40-20.000 Hz +/- 1 dB
  • Poids : 14 kg
  • Dimension (H x L x P) : 310 x 200 x 310mm
  • Prix : 8 500€ la paire avec le Kii CONTROL

La Kii SEVEN dispose de son propre support en option

 

Panneau de réglages de la Kii SEVEN

 

Kii CONTROL

Ici pas besoin d’autres appareils pour écouter de la musique, l’enceinte se suffit à elle même. Si ce n’est que pour cette démo nous avons du utiliser un petit transport streamer externe : le Wattson Audio Emerson (+/- 1 600€)

Transport Streamer Wattson Audio EMERSON

 

Ilumnia Vocalis MKII NE

majestueuse Ilumnia VOCALIS

  • Enceinte 2 voies avec un tweeter débaffé (à priori un scanspeak revelator ou ça y ressemble fortement) et un cône 16cm large bande en papier très léger, monté sur le principe qui fait toute la particularité de la marque, la technologie LEMS (Linear Excursion Motor System), à savoir un cône flottant dans un champs magnétique (pour cela il faudra relier l’enceinte au secteur pour assurer la flottation du transducteur).
  • Écoute omnidirectionnelle à 360°
  • Fabrication en bois haut de gamme laissant apparaitre les différentes strates de bois pour la composer.
  • Sensibilité : 89dB 1w/1m
  • impédance : 8 ohms
  • Bande passante 40-22.000 Hz +/- 3 dB
  • Poids : 16 kg
  • Dimension (H x L x P) : 480 x 276x 406mm
  • Prix : 18 500€ la paire

Boutons de réglages de l’enceinte grave/aigu, l’event peut aussi sortir pour une meilleure adaptation du grave à la pièce

Le système était composé en sources du Serveur/Streamer Grimm MU1, de l’HRDDAC Helixir Audio, du préampli Helixir Audio DCSP et de l’évolution de l’ampli Helixir Audio HPLSD 500 avec la version 500x, câbles Aktyna et Roboli Design, Switch RJ45 Roboli Design.

Impressions d’écoute

Les 2 systèmes proposés pour cette battle

En utilisant Roon, il était assez facile de switcher d’un système à l’autre sans avoir à débrancher, rebrancher. certains diront que le transport Watson Emerson et le Grimm ne sont pas du même niveau, et pas vraiment dans la même gamme de prix, mais la finalisation de la partie connectée chez Kii Audio étant ce qu’elle est, nous n’avions pas le choix. Lorsque nous avons lancé les invitations de ce WE, les planètes étaient bien alignées… bref.

Il fallait à chacun à peine quelques secondes pour percevoir des philosophies et des sensations d’écoute très différentes. Pour autant, chacune de ses enceintes a constitué une vraie surprise sur des registres différents.

 

Kii Audio Seven. La boule d’énergie

J’ai eu l’occasion d’écouter dans le passé à plusieurs reprises la Kii THREE avec et sans ses caissons BXT, sur des salons et lors d’une visite précédente de l’importateur dans l’auditorium. Utilisant dans la majorité des écoutes un système HR multi-amplifiés avec un filtrage actif, je suis en terrain connu. Mais ce qui m’a surpris, c’est la puissance  et la dynamique qui se cachent dans cette si petite bibliothèque (à peine plus grande qu’un format A4).
La SEVEN est une mini THREE utilisant la même recette, mêmes HP, ampli, (DAC si je ne dis pas de bétises), juste 2 boomers en moins. Mais rassurez-vous, question grave il y a ce qu’il faut.
Néanmoins, je trouve l’écoute différente, plus facile, plus accessible. Le medium aigu me semble plus charnel que sur la THREE sans doute plus droite. Et pour ceux qui le souhaitent, ils pourront toujours réaliser certains réglages de l’aigu et du grave à leur convenance.

Et surtout ne croyez pas que c’est une enceinte pour faire du bruit parce qu’elle est capable de cogner fort, elle présente une rigueur et une homogénéité remarquables sur l’ensemble du spectre. Il s’agit d’une écoute pleine avec une parfaite intégration de tous les registres. Beaucoup de détails, des sons très détourés, c’est clinique au sens  « propre », mais toujours très vivant.
On ressent les origines de cette marque allemande qui rencontre un grand succès auprès des studios et des ingésons dans le monde entier. De plus, la finition est superbe et très moderne. Elle s’intégrera facilement dans n’importe quel intérieur.

Je crois sans mentir que la Kii SEVEN aura bluffé l’ensemble des visiteurs.
Cela ne veut pas dire qu’ils rêvent tous de l’acquérir, mais il suffisait de voir leur tête pour comprendre leur surprise. Personne ne s’attendait à ça… avant que les premières notes ne sortent. Certains seront bouleversés et séduits également par ce côté « tout en un » qui correspond bien à l’époque actuelle et à la consommation de streaming musical. C’est une enceinte perturbante et un peu déstabilisante qui saura attirer de nouveaux consommateurs de musique. Très certainement une population plus jeune, un peu plus geek, ne voulant pas s’embêter avec des électroniques et des câbles… mais à la recherche d’une vraie émotion musicale. Où d’autres à la recherche d’un système performant sans casser la tirelire.

 

Ilumnia Vocalis MKII NE. Raffinée et originale

Nous sommes clairement dans une écoute très audiophile, immédiatement je retrouve des sensations proches de mes Janus 50 ou de certains panneaux. Je ne suis donc pas dépaysé non plus, mais je ne m’attendais pas à ce niveau de transparence et d’aération.

La scène sonore est généreuse et sur certains morceaux je suis un peu surpris par leur grande profondeur et la richesse des plans sonores. Sans doute l’effet omnidirectionnel 360° qui renforce le côté très naturel de la restitution.

Question timbre c’est superbe également, surtout le registre medium-aigu Les voies y sont à leur avantage. Le grave est présent et sera suffisant pour une majorité. Pour d’autres qui aimeraient en avoir plus, il faudra se tourner vers la colonne Magister ou ajouter éventuellement un ou deux caissons de grave comme un REL par exemple (hypothèse moins couteuse mais pas toujours évidente à raccorder).

On ressent assez bien les harmoniques, les notes qui se prolongent. Une vraie belle découverte et un sentiment global de douceur pour cette jeune marque destinée aux mélomanes. La Vocalis présente de nombreux atouts pour ravir ses futurs acquéreurs. Cela va beaucoup plus loin qu’une belle innovation technologique. Je parle de plaisir.

Un regret, ne pas avoir pris le temps de brancher dessus un ampli à tubes, alors que je disposais d’un Leben cs300 et d’un Cary 300B. Le week-end est décidément passé trop vite… Je suis convaincu que ce type d’association serait aussi une vraie réussite.

Conclusion

L’objectif, vous l’aurez compris, n’était pas vraiment de comparer deux enceintes aussi différentes (il aurait fallu faire s’affronter 2 enceintes actives ou 2 passives par exemple), mais de faire découvrir des philosophies différentes. Et de l’avis général, mon impression est que les deux enceintes ont touché les visiteurs de manière différente, certains plus sensibles à l’une ou à l’autre. 
Pour moi, il n’y a pas de vainqueur. ce n’était pas une vraie confrontation, plus une expérience à vivre.
Libre à chacun de se projeter sur l’écoute qui lui correspond le mieux.
Les budgets pour leur faire jouer de la musique sont par ailleurs assez éloignés, il suffira de brancher les Kii et de débourser la somme de 8 500€ contre 18 500€, auxquels il faudra ajouter ampli/préampli/DAC/streamer (+/- 31 000€ pour l’ensemble Helixir/432EVO) sans compter les câbles. Les Ilumnia méritent en effet de faire un effort pour en tirer le meilleur.
De leur côté, les Kii à ce prix et ce niveau de performances constituent une excellente affaire. Il faut le dire.

Je tiens à remercier Stefaan Strypsteen, l’importateur de ces deux marques en France, pour sa gentillesse et son implication dans ces 2 jours d’écoutes. Il faut rendre à César ce qui est à César, l’idée d’organiser une Battle dans l’auditorium était de lui. Et je pense que les personnes qui ont fait le déplacement auront apprécié ces écoutes très différentes.

Si vous êtes intéressé de participer à une future journée d’Écoute Privée de l’ensemble de la gamme Kii Audio (Kii, Seven, Kii Three , Kii Threee + caisssons BXT), merci d’envoyer un mail.

KII THREE SUR CAISSON BXT

 

Pour ceux qui souhaiteraient participer aux prochaines « ÉCOUTES PRIVÉES » de Voir & Emouvoir, merci laisser vos coordonnées ici