J’aurai pu dire le Hermès, le Baccarat ou le Riva de la hifi, tant la marque ne joue pas dans la même cour que les autres marques audiophiles, même les plus ésotériques. Avec Audionec, vous entrez dans un autre univers. mais pour le comprendre réellement, il faut pouvoir écouter un système complet dans de bonnes conditions. Audionec a forgé sa réputation dès sa première apparition au High-End Show de Munich en remportant un Best of show avec l’enceinte Anwser, avec le fameux HP rubanoide Duopole et un double panneau de grave Infraplanar. Depuis la marque poursuit sa route, elle a fait évoluer son serveur, son produit d’origine, elle a élargi sa gamme d’enceintes, elle a développé toute une gamme d’électroniques hyper performantes et désormais une gamme de câbles pour tirer le meilleur du système.
Cette semaine j’ai eu l’occasion de retrouver Francis Chaillet, que je n’avais pas recroisé depuis longtemps et de découvrir son nouveau site de production en seine et marne. Et privilégié que je suis, j’ai pu écouter son gros système composé :
- d’une paire d’enceintes Diva XL dans une livrée non définitive,
- accompagnée d’un DSPV4 comprenant le processeur pour le filtrage et la correction acoustique d’origine Trinnov, ainsi qu »un ampli de 2 500W pour la partie grave de chaque enceinte,
- soutenu par l’ampli AAD2 en version signature pour alimenter la partie medium-aigu (2x 400W) et réaliser la conversion numérique D>A.
- enfin la source était le fameux serveur STV5
- l’ensemble de la connectique étant une fabrication maison
Audionec, une philosophie numérique pour un système complet de reproduction musicale
Francis Chaillet suit une logique depuis l’origine de sa marque. Celle du full numérique, en utilisant ce signal le plus loin possible, jusqu’aux amplis en fait. Il n’a jamais dérogé à cette approche et n’a eu de cesse de l’améliorer.
Même si pour répondre à la demande de certains clients très attachés à leurs électroniques, il propose ses « petits modèles » en passif, ces enceintes sont toutes vendues avec un processeur numérique effectuant le filtrage de l’enceinte et son adaptation à la pièce d’écoute. Le processeur DSPV4 intègre même l’amplification survitaminée qui alimente le grave de ses enceintes.
Et à l’écoute qui pourrait deviner que ces enceintes sont alimentés par des amplificateurs numériques.
Serveur > Processeur > DAC > ampli > enceintes
j’ai connu Francis alors qu’il développait son serveur. Et déjà à l’état de prototype, cette source dématérialisée l’emportait sur des sources pourtant réputées. J’en fis la triste expérience lors de sa première venue à la maison, il y a quelques années. Il avait déjà fait du numérique son cheval de bataille. C’est le seul serveur avec l’EVO 432 qui m’aient véritablement bluffé en matière de démat.
Une écoute exceptionnelle des DIVA XL
A l’écoute, le résultat est au dessus de l’imaginable. les Diva XL (175 kg sur la balance pour 2m de haut) sont encore plus performantes que les fameuses Answer avec un grave que je n’ai jamais entendu sur un modèle de série, même avec un grave actif.
Il est physique avec une pression acoustique bien réelle et assez bluffante, même à faible niveau. Il fait appel à deux 38cm fait sur cahier des charges et présentant un Fs de 14Hz !!!
Mais c’est le sentiment d’écoute général qui surprend le plus, la scène sonore est tout simplement hallucinante avec un étagement des plans sonores extrêmement précis. Même à trois mètres des enceintes, on ne les entend pas, c’est la scène sonore qui prends sa place avec un niveau de détail extraordinaire. Le Duopole, l’HP revisité par Francis, depuis qu’il en repris la licence, a progressé, mais je retrouve « l’effet loupe » que je connais bien.
J’ai monté un système similaire chez moi autour du Janus « originel’ avec un tweeter à ruban aussi et un 46cm en dessous. Je retrouve naturellement de nombreuses similitudes sur le côté live et naturel de la musique, l’aération, la transparence et le niveau de détail, mais là, nous sommes dans une autre dimension. La qualité de timbre est nettement supérieure avec une justesse impossible à prendre en défaut. Du très très beau travail.
Un résultat au dessus de toute espérance
C’est toujours un système que l’on écoute et non un élément, et cette soirée mémorable, me fait toucher un certain nombre de points d’amélioration sur mon système. Si le mien est un DIY un peu « usine à gaz », Francis Chaillet a réussit à orchestrer une production artisanale de très très haut niveau.
Comptez pas moins de 4 à 5 mois de délai d’attente.
Tous les produits sont fabriqués uniquement sur commande, avec des personnalisations possibles. Ainsi après avoir eu à ses débuts un partenariat OEM avec MSB Technology, il développe aujourd’hui, son propre DAC (tout aussi performant) et peut l’intégrer soit au niveau du serveur, de l’ampli ou du processeur.
Au fur et à mesure des années et des différentes écoutes Audionec que j’ai pu faire, les systèmes n’ont fait que progresser… pour atteindre ce NIRVANA. Tout est toujours possible en matière d’amélioration, mais le niveau de réalisme est tel que je me demande tout simplement, comment est-il possible de mieux faire ?
A côté de cela, étape importante, Audionec vient de nouer des partenariats avec des artisans de luxe, parce que désormais la marque a pleinement conscience qu’un tel niveau de performances musicales ne peut se contenter des finitions courantes du monde de la hifi ésotérique. Audionec est plus que jamais une marque de LUXE, tel un Supercar avec d’un côté des performances musicales exceptionnelles, de l’autre côté un design, des matériaux employés, des finitions qui doivent se mettre au niveau des performances obtenues pour être irréprochables et former un produit fini hors du commun. Nous pourrions dire, sans mauvais jeu de mots, se mettre au Diapason 🙂
Jamais un système ne m’a autant bluffé par son côté restitution « LIVE » et pourtant de l’avis de tous les visiteurs de mon auditorium, mon système est déjà d’un niveau étonnant dans ce domaine.
Alors à plus de 350 K€ le système, certains diront heureusement que ça marche bien, mais il m’est arrivé d’écouter des systèmes de prix équivalent et même très supérieur chez des clients ou sur des salons et de ne absolument pas ressentir cette sensation et cette plénitude dans la musique. On se laisse prendre immédiatement par la musique, sans penser aux enceintes, aux ampli, à la source… Comme transporté.
Audionec, c’est français, alors pour une fois, gonflons le torse et félicitons nous d’avoir une marque emmenée par une équipe de passionnés qui représente si bien la France dans le monde de la haute fidélité mondiale.
Si Devialet est peut être en passe de devenir un B&O à la française, il faudrait être sourd à l’écoute pour ne pas se rendre compte qu’Audionec joue dans un autre monde. C’est pour toutes ces raisons que l’analogie avec des supercars me semble pertinente. Pour moi, c’est aujourd’hui une vraie Bugatti sonore. Et je n’ai pas peur de l’écrire et de le signer !
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